HOTEL-DIEU DU CREUSOT : "La nécessité de trouver un nouvel équilibre pour ne pas disparaître"
C'est en substance les propos que le Directeur de l'Agence Régionale de Santé de Bourgogne Christophe Lannelongue a tenu à présenter aux divers personnels de l'Hôtel-Dieu, soucieux de l'avenir de leur établissement.
C'est le Maire et par ailleurs Président du CA de la Fondation Hôtel-Dieu André Billardon qui a remercié Christophe Lannelongue, le Directeur de l'Agence Régionale de Santé de sa présence, "preuve que le dialogue est permanent entre vos équipes et celles de l'Hôtel-Dieu. Lors du dernier Conseil d'Administration, il a été souhaité votre présence pour lever les incertitudes qui pèsent sur l'établissement". Et André Billardon de poursuivre avant de lui céder la parole "Vos propos sont attendus et espérés par le plus grand nombre même s'il existe des sensibilités différentes. Mais tous ont en commun l'avenir de l'établissement et le souci de la qualité du service qui sera proposé à nos concitoyens. C'est un vrai espoir que vous représentez". Au nom du Syndicat FO, majoritaire au sein de l'Hôtel-Dieu, Murat Berberoglu a interpelé Christophe Lannelongue avant sa prise de parole. (Retrouvez le communiqué de FO dans notre article)
"La situation financière est extrêmement grave"
Le directeur de l'Agence Régionale de Santé a commencé son propos en rappelant la volonté de l'Agence de "maintenir une offre de santé de proximité sur votre territoire ; la Fondation Hôtel-Dieu joue un rôle indispensable dans l'offre de santé du Nord Saône-et-Loire et nous souhaitons que cela se maintienne". Néanmoins ce dernier a reconnu que "la situation financière de l'établissement est extrêmement grave et si nous souhaitons continuer d'offrir des soins de qualité et de proximité il faut trouver un équilibre, sans quoi, si rien n'est fait il y aura à terme la disparition de l'établissement. Voici la réalité actuelle"
"Trouver une voie de développement à la Fondation ou accepter la disparition de l'hôpital"
Christophe Lannelongue est revenu sur cette situation "dégradée pour des raisons anciennes, structurelles et dont le périmètre d'activités n'a pas toujours été bien défini, toutes les conséquences n'ayant pas été tirées. Mais il faut bien avoir à l'esprit que la plupart des hôpitaux sont à l'équilibre.(ce qui provoqua l'étonnement des personnels, certains jugeant "hallucinant" d'entendre cela). La Fondation perd beaucoup d'argent, un hôpital qui perd de l'argent ne peut plus investir, un établissement qui ne peut plus investir se condamne de lui-même. Il faut donc trouver un équilibre, une voie de développement à la Fondation pour créer un cadre de travail motivant et proposer les techniques les plus innovantes. Nous sommes, vous êtes face à ce choix c'est soit trouver un équilibre, soit accepter la disparition de l'hôpital. Et l'ARS a choisi de développer votre établissement pour gagner en efficacité et en performance".
"Le périmètre d'activités de l'Hôtel-Dieu ne sera pas touché"
Le Contrat de Performance passé entre l'ARS et l'Hôtel-Dieu au début de l'année 2014 avait vu l'Agence Régionale de Santé investir 2 millions d'Euros pour la Fondation car "vu le rôle que vous jouez dans l'offre de santé de proximité, nous avons choisi de vous accompagner" a rappelé le Directeur de l'ARS. "Notre volonté est de maintenir et de développer les activités existantes, on peut travailler mieux en dégageant des marges qui permettraient d'innover et de faire des travaux. Cela nécessite des efforts considérables de votre part et l'impact social doit être juste et équitable pour la Fondation. Nous avons choisi de ne pas toucher au périmètre des activités, nous nous engageons à mobiliser des moyens financiers pour des expertises et des actions de consultants. Tout cela pour que nous redressions ensemble votre hôpital".
Pour assurer le développement et la pérennité de l'établissement, la recherche d'un partenaire semble inéluctable pour le Directeur de l'ARS. "Il faut envisager de nouvelles formes de prise en charge, une nécessité de mieux s'organiser pour assurer de l'ambulatoire et surtout ne pas rester isolé. Il n'y a pas d'avenir pour les hôpitaux isolés car la mutualisation des équipements est cruciale. Quel que soit leur statut, les hôpitaux doivent s'intégrer dans une démarche mutualiste pour continuer d'exister."
"Un meilleur équilibre entre offre privée et offre publique"
Le Directeur de l'ARS a poursuivi en soulignant la nécessité "d'être capable de s'intégrer à d'autres structures afin de créer les conditions pour les hôpitaux publics d'offrir une offre de soins de qualité à côté du privé. La liberté de choix en matière de santé est très importante et il faut la maintenir car la concurrence entre les établissements offre un choix aux patients et une certaine émulation entre les établissements". Le Directeur est revenu également sur l'échec du rapprochement entre les hôpitaux de Montceau et du Creusot "qui est irrémédiable. L'échec d'un hôpital unique Montceau-Le Creusot est désormais acté alors que pendant longtemps on avait privilégié ce rapprochement. Il faut donc trouver une solution de partenariat pour l'Hôtel-Dieu avec comme conviction principale l'accès à une offre de soins de qualité, qu'elle soit privée ou publique. C'est la condition pour le développement de cet établissement, il s'agit de trouver un partenaire qui apportera des capitaux, une expertise et des capacités pour vous aider. Et il faut une vision réaliste et pragmatique du choix du partenaire ; celui qui sera retenu devra être le meilleur avec comme objectif la réussite de cet hôpital en lui permettant de se développer".
Nicolas AKCHICHE