LE CREUSOT : De vives inquiétudes soulevées par le personnel de l'Hospitalisation à Domicile quant à leur avenir
En réponse à un communiqué de presse de leur Administrateur Isabelle Tabyaoui qui évoquait la restructuration du service d'Hospitalisation à Domicile dans le Nord-Ouest du Département, le personnel de l'HAD du Creusot-Montceau-Autun a exprimé ce mardi de fortes inquiétudes sur l'avenir de ce service à la population qui a fait ses preuves.
Autour de Murat Berberoglu, délégué syndical FO, une vingtaine de professionnels de santé de l'HaD s'est retrouvée ce mardi en début d'après-midi pour exprimer leur inquiétude et parfois leur colère face à un communiqué de presse de leur administrateur Isabelle Tabyaoui qui évoquait la réorganisation du service.
Une absence de transparence dénoncée
Pour répondre à une demande de restructuration du service d'Hospitalisation à Domicile voulue par l'Agence Régionale de Santé de Bourgogne, le GCS HAD Nord Ouest Saône-et-Loire dont dépend l'HAD du Creusot-Montceau-Autun doit fusionner avec celui de Chalon ; alors que la structure juridique de la nouvelle entité n'est pas encore posée, les salariés s'inquiètent "d'apprendre par voie de presse que notre service de HAD doit fusionner avec celui du Chalonnais. Les négociations devaient commencer fin 2105, or rien n'a été fait jusqu'alors et l'on nous apprend que tout a été décidé. La réorganisation souhaitée a été faite en CATIMINI et sans que le Directeur de l'ARS lui-même ne soit au courant. Certains souhaitent calquer le fonctionnement chalonnais à l'ensemble du service alors que tout se passe bien ici" s'offusquent les professionnels de santé du site creusotin.
"Nos comptes sont à l'équilibre, on ne comprend pas pourquoi on nous supprimerait des postes. Chaque année, il y a 9000 séjours à Chalon-sur-Saône, nous c'est 14000 par an et les territoires ne sont pas les mêmes. En outre, la volonté exprimée dans le communiqué d'Isabelle Tabyaoui relaté par la presse le 24 décembre est que les 4 gros employeurs que sont l'Hôtel-Dieu du Creusot, le Centre Hospitalier de Montceau, la Clinique Sainte-Mairie et l'Hôpital de Chalon-sur-Saône reprennent l'ensemble des emplois. Et cela nous inquiète fortement. Nous ne sommes pas en concurrence avec les infirmiers libéraux mais notre travail est différent, 70% de notre activité est liée aux soins palliatifs, cela demande une qualité, une écoute et un certain professionnalisme que nous avons su développer depuis 8 ans qu'existe la structure" a rappelé de concert les salariés présents.
"Il nous a fallu tout construire il y a 8 ans, nous avons créé des réseaux avec des infirmiers libéraux, des hôpitaux ou des EHPAD d'où certains d'entre nous sont détachés et qui s'inquiètent de notre avenir. Nous nous interrogeons et nous voulons dénoncer la perte de qualité des soins qu'engendrait cette restructuration. Pourquoi ne pas reprendre notre modèle qui fonctionne bien, qui ne perd pas d'argent et qui satisfait les patients et l'étendre à la nouvelle structure Nord Saône-et-Loire?. Nous travaillons avec les EHPAD et les Auxiliaires de Vie, nous fonctionnons en totale complémentarité en en partenariat, et tout cela pour le bien-être de nos patients" ont souligné les personnels de l'HAD, convaincus de la menace du renvoi de chacun dans leur établissement respectif sur la qualité du service rendu à la population.
C'est bien autour de la réussite du modèle de l'Hospitalisation à Domicile que veulent s'appuyer les infirmiers, aide-soignants et cadres de santé de l'HAD du Creusot-Montceau-Autun ; "L'équipe qui s'est construite au fur et à mesure ici a les reins solides, elle connaît le boulot et nous pensons que c'est notre expérience qui doit être exportée à Chalon et non l'inverse. Cette expérience est humainement enrichissante pour toutes et tous, et surtout rapellons-le, nos comptes sont à l'équilibre, et nous savons l'importance de la dimension économique". Pour faire passer leur message et exprimer leurs doutes et inquiétudes, les personnels entendent poser un préavis de grève ce mercredi ; "si au 6 janvier nous n'avons aucune réponse de l'Agence Régionale de Santé ou de Madame Tabyaoui, nous nous mobiliserons et nous mènerons des actions pour nous faire entendre" a précisé Murat Berberoglu.
Nicolas AKCHICHE