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André Billardon : «Pourquoi la ville Creusot va racheter les bâtiments de l'Hôtel-Dieu»
- Le plan de continuation est viable, avec le maintien de toutes les spécialités.
- La ville du Creusot va mobiliser 10 millions d'euros pour racheter les bâtiments de l'Hôtel-Dieu sur le site Foch. Ils seront loués pour la continuation des activités. Le site Harfleur sera maintenu.
- Conseil Municipal extraordinaire vendredi.
«J’étais mercredi matin à l’Agence Régionale de Santé à Dijon. Avec sa directrice, Maître Picard, l’administrateur judiciaire et le Cabinet Mazard, nous avons constaté, ensemble, que le plan de continuation es possible, au-delà du seul aspect financier».
Ainsi que creusot-infos, a été le premier à en rendre compte, mercredi après-midi, c’est donc très officiellement au cours d’une conférence de presse, qu’André Billardon, maire du Creusot et Président du conseil d’administration (c.a.) de l’Hôtel-Dieu, a annoncé que le plan de continuation - dont il faut rappeler que le syndicat FO l’avait appelé de ses vœux, et dont l’étude avait été décidée à l’unanimité des membres du c.a. – est donc viable.
«Il est construit sur un maintien à l’Hôtel-Dieu de l’ensemble des spécialités médicales et chirurgicales qui existent aujourd’hui», souligne André Billardon. Et de lancer : «Il peut y bavoir de l’optimisation de l’organisation. Mais ce plan de continuation est construit sur le maintien de l’offre».
Avec quels personnels ? Sans donner de chiffres, le Maire n’élude pas la question : «Il se traduit par une réduction de l’effectif très inférieure à celle du Plan Métais 3 qui oscillait entre 160 et 174 équivalents temps plein. On est dans des perspectives bien inférieures». André Billardon, sur le sujet, ne manque pas de préciser que le rythme des départs naturels, sur une année, est de 25 à 30 employés.
Ce plan de continuation, dont il souligne qu’il induit des efforts à répartir sur l’ensemble des secteurs et des services, sera solennellement présenté ce jeudi après-midi aux membres du conseil d’administration de la Fondation Hôtel-Dieu, et ensuite au comité d’entreprise et à la commission médicale, «car le dialogue avec le corps médical doit être au cœur du dispositif».
Ainsi que nous avons eu l’occasion de l’annoncer, André Billardon a convoqué pour vendredi après-midi, à 16 heures, un conseil municipal extraordinaire, en Mairie du Creusot. De façon très solennelle, il annoncera que le plan de continuation, pour réussir, a besoin des efforts de tous. Avec une annonce capitale : «La ville s’inscrit dans cette logique et je vais donc proposer au conseil municipal de racheter les bâtiments du site Foch. Un site qui, bien évidemment, sera mis à la disposition de l’Hôtel-Dieu, pour la poursuite des activités médicales et chirurgicales. Cela moyennant un loyer».
Ce rachat, d’un montant de 10 millions d’euros, «permettra de traiter une partie de la dette. «Les loyers versés par l’Hôtel-Dieu à la ville devraient à peu près compenser les annuités de l’emprunt que la ville va contracter», souligne l’élu et président du conseil d’administration. Le déficit cumulé se situe entre 26 et 28 millions d’euros.
Si la ville du Creusot a ainsi décidé de prendre le taureau par les cornes, elle ne se lance cependant pas dans une stratégie d’isolement. «Tout doit être replacé et considéré dans le cadre d’une coopération avec l’Hôpital de Montceau, que l’on souhaite forte. Le Creusot l’a souhaitée et nous y tenons. Ce n’est absolument pas remis en cause».
Sur un plan plus général, André Billardon estime que le plan qui est ainsi en train de s’élaborer «répond à des interrogations légitimes des personnels, notamment quant à leur statut qui ne serait donc pas modifié si le plan de continuation est effectivement repris, porté et soutenu par l’Agence Régionale d’Hospitalisation.
Considérant la visite annoncée de Xavier Bertrand, ministre de la Santé et du Travail, André Billardon annonce que, bien évidemment, il le sollicitera «pour un accompagnement de l’Etat». Celui-ci pourrait se concrétiser par une aide substantielle et par un abandon d’une partie de la dette sociale, c’est-à-dire celle à acquitter aux organismes sociaux.
En attendant, le Maire ne manque pas de souligner que le plan de continuation n’est pas dépendant de subventions d’équilibre.
Dans les prochaines semaines, l’ARS devrait monter au créneau. Car si, effectivement, la décision appartient au Tribunal de Grande Instance, il est clair que c’est bien l’ARS qui dictera son choix. «Je pense que l’ARS a compris que le plan de reprise, formulé par Monsieur Métais, posait des problèmes extrêmement difficiles».
Dernière précision et elle est importante : Le plan de continuation ne prévoit pas la fermeture du site Harfleur, mais ne précise pas quelles seront ses activités. «On a besoin d’Harfleur, mais pas en totalité», souligne le Maire.
Alain BOLLERY