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AVENIR SANITAIRE : L'Hôtel-Dieu du Creusot entre deux projets

D'un côté, la solution Métais. De l'autre la solution Croix Rouge. André Billardon a présenté les deux aux personnels. D'ici le 31 janvier, une solution devra se dégager.

Ainsi que nous l'avions annoncé, André Billardon, maire du Creusot, a informé ce mardi en fin d'après-midi, les personnels de l'Hôtel-Dieu de ce qui semble se profiler pour l'avenir. Il a rappelé qu'une décision sera prise par le Tribunal de Grande Instance de Chalon-sur-Saône avant le 31 janvier. Et il a annoncé que pour l'instant, deux projets ont émergé.Le premier, le scénario 3, élaboré par Jacques Métais conduit, selon le Maire, à une forme de statut quo, avec cependant le départ d'activités de médecine à Montceau.Le second projet, est celui développé par la Croix Rouge. Ce projet prévoit un développement des activités de médecines, le retour de la cardiologie au Creusot, mais aussi le départ des activités de chirurgie, de la maternité et de la chirurgie à Montceau. Le projet de la Croix Rouge induit la reprise totale des deux sites d'Harfleur et de Foch.

«J’ai décidé de livrer à tout le monde, toutes les informations dont je dispose», a déclaré le Maire du Creusot, s’engageant à continuer d’informer les personnels d’ici le 31 janvier 2012, «y compris en livrant des informations que je n’approuve pas. Car je tiens à le préciser, les éléments que je communique aujourd’hui, ne sont ni ma réflexion, ni mes orientations».
Ceci exposé, soulignant combien il était important de ne pas laisser se propager des informations erronées, André Billardon a tout d’abord rappelé tout ce qui a conduit à la situation que l’Hôtel-Dieu doit désormais considérer et apprécier.
Avec une première échéance : Le 18 octobre, le Tribunal effectuera un point de situation.
D’ici là, les deux projets en cours de préparation, tant du côté de la mission ministérielle portée par Jacques Métais que du côté de la Croix Rouge seront sans doute affinés. «Et il ne fait aucun doute qu’à un moment, Monsieur Picard, l’administrateur, consultera l’institution Hôtel-Dieu» qui, André Billardon, l’a souligné, fournit les éléments chiffrés sur la situation de l’Hôtel-Dieu, à la Croix Rouge et à la mission ministérielle. A son sujet, le Maire a aussi assuré que «dans l’absolu, à un moment elle peut être amenée à se retirer si elle est encouragée en cela par l’Etat».
En ce début du mois de septembre, l’agence régionale de santé (ARS) a indiqué qu’elle dispose d’au moins deux projets quant à l’avenir de l’Hôtel-Dieu. «Ce qui veut dire qu’un groupe de cliniques a frappé à la porte de l’ARS, mais pas de notre porte», décrypte le Maire. Et de préciser : «Il faut bien comprendre que rien n’empêche un groupe privé de se déclarer candidat à la reprise». Mais prévient le Maire : «Tout projet devra s’inscrire dans une organisation qui n’est pas exclusivement creusotine, mais bien dans une logique de territoire. C’est-à-dire, à minima, avec Montceau. Car les dossiers doivent intégrer une répartition des activités entre les deux villes».
Concernant l’Hôtel-Dieu, André Billardon a souligné qu’à la fin de l’année 2010, il approché l’objectif de contrat à 900.000 euros près… Un chiffre à mettre en rapport avec le budget de 62 millions d’euros de l’établissement.
C’est en considérant ces chiffres que Jacques Métais a dit qu’il convenait d’aller au bout de la logique de regroupement. Avec, on s’en souvient, la présentation d’un scénario un et d’un scénario deux. «Il avait dit qu’il n’y avait que le numéro deux qui l’intéressait. C’est celui pour lequel on s’était prononcé. Rappelons que grosso-modo, il prévoyait la chirurgie, la maternité, la pédiatrie et la diabétologie au Creusot. Et la médecine à Montceau. Cela devait créer les conditions de l’Hôpital neuf».
On le sait, si Le Creusot avait choisi le scénario deux, Montceau avait choisi le numéro un. Les choses auraient pu être clarifiées au mois de Mai. «Oui, mais voilà, Monsieur Métais n’a pas fait procéder à un vote. Et dans l’été, Monsieur Métais a dit travailler à un scénario trois».

1+2 = 3…
Du scénario 1 et du scénario 2, jusqu’au scénario 3, le cheminement pour André Billardon conduit à un statuquo ! Comment se définit-il en ce mois de rentrée ? Il conduit tout d’abord au regroupement des deux établissements. «Mais le regroupement des deux blocs n’est plus à l’ordre du jour. Il induit la fermeture du site Harfleur, avec le positionnement, à Montceau, de la médecine polyvalente et de la rhumatologie. Et je dis mon opposition à une telle démarche. D’abord parce qu’au Creusot nous avons délibéré sur un autre scénario. Ensuite parce qu’à partir du moment où on ne regroupe pas les activités de chirurgie, comment rassurer les banques ? C’est la perspective d’une mort lente ! Et puis, en terme d’emplois, le déséquilibre entre Le Creusot et Montceau est manifeste. Et je le dis haut et fort : Les efforts à faire ne peuvent être que partagés ! Mais je dis aussi que la logique de Monsieur Métais de tendre vers des services de taille suffisante est la bonne».
Et le Maire du Creusot d’avancer sur un autre terrain au sujet du scénario 3… «Quelle est sa logique ? On la voit bien ! On crée un établissement public, on nomme un directeur avec à charge pour celui-ci d’équilibrer. Et quand Monsieur Métais dit qu’il y a des sureffectifs, je ne veux pas qu’on règle les sureffectifs d’ailleurs par les salariés de l’Hôtel-Dieu du Creusot. Je veux des efforts équilibrés. Car si nos concitoyens ont le sentiment que c’est déséquilibré, ils iront ailleurs. Alors qu’il y a une exigence de créer la confiance, car sans cela je ne donne pas cher de l’avenir !»

Les objectifs médicaux de la Croix Rouge
Concernant la Croix Rouge, André Billardon a tout d’abord précisé qu’elle avait des relations avec l’ARS pour deux raisons. D’abord au travers de son centre de rééducation de Mardor. Ensuite, avec des projets liés à des autorisations données par l’ARS. La Croix Rouge avait ainsi pour objectif d’établir une unité SSR (soins de suite et de réadaptation) à Montceau et de construire une unité, à côté du nouvel hôpital à Chalon-sur-Saône.
C’est avec ces données connues que l’Hôtel-Dieu a été invité, par l’ARS, à discuter avec la Croix Rouge, début juillet, mais aussi avec un groupe privé. «J’ai dit d’accord pour la Croix Rouge, mais que j’étais moins chaud avec un groupe privé lucratif», avance tout d’abord le Maire du Creusot. Et d’annoncer : «La Croix rouge souhaite implanter et développer au Creusot les soins de suite et de réadaptation.
Cela-dit, il faut bien voir qu’une reprise de l’Hôtel-Dieu par la Croix Rouge est plus simple que l’intégration au public».
Concernant les objectifs, André Billardon annonce : «La Croix Rouge souhaite développer les activités de médecine au Creusot et, dans le cadre de la coopération laisser les activités de chirurgie et la maternité à Montceau».
Pour ce qui serait des activités purement creusotines, la Croix Rouge compte fixer au Creusot la cardiologie et la pneumologie, en recrutant des médecins, la cancérologie médicale, c’est-à-dire l’oncologie, l’endocrinologie, c’est-à-dire la diabétologie ; Mais aussi la neurologie, la gériatrie et la médecine polyvalente, sans oublier, nous l’avons dit, les SSR.
La Croix Rouge a également dit son intention de conserver les site d’Harfleur et Foch, en totalité. Le bloc deviendrait un plateau avec 3 salles pour de la chirurgie non invasive, notamment pour la gastro.
Enfin, André Billardon annonce que la Croix Rouge souhaite développer la télémédecine, l’hémodialyse. Si la Croix Rouge n’a pas avancé de chiffres, pour le Maire, il est clair que «plus il y aura de lits, plus il y aura de besoins.
Quelles urgences ?
La question des urgences est bien évidemment de la première importance. «Pour les urgences médicales et cardiologiques, la Croix Rouge répond qu’elles seront assurées 24 heures sur 24. Pour ce qu’on appelle la «bobologie», c’est-à-dire les réponses aux personnes qui viennent parce qu’elles ne trouvent pas un médecin de ville, l’idée est d’un accueil 24 heures sur 24 dans une unité de type de maison médicale». Restent bien évidemment la question des urgences traumatiques avec la présence ou pas d’un SMUR. «Il est clair que l’on a besoin d’avoir un SMUR pour apporter des réponses au plus vite. Qui plus est dans une ville industrielle avec des potentialités de blessés graves. Mais là, la réponse, ne peut venir que des autorités sanitaires avec une organisation prenant en compte les besoins de Montceau, du Creusot et Chalon-sur-Saône», estime le Maire.
De toute évidence, les projets demandent à être affirmés, développés, précisés. Ce devrait être dans les prochaines semaines. André Billardon estime que les dossiers devront être déposés entre la mi-octobre et le début novembre pour pouvoir être examinés et scrutés sérieusement.

Alain BOLLERY

Creusot info