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Le 100 % privé inévitable à l'Hôtel Dieu
La situation de la Fondation de l’Hôtel-dieu est extrêmement grave. Si rien n’est fait, elle se traduira par la disparition de l’établissement. » Hier après-midi, Christophe Lannelongue, directeur de l’Agence régionale de santé, a commencé son discours par une vérité fracassante. Le silence s’est fait pesant pendant quelques minutes dans les rangs de la centaine de salariés de la fondation à but non lucrative venus chercher des réponses sur le positionnement de l’ARS.
Immédiatement après cette douche froide, l’État a réaffirmé sa volonté de « maintenir l’établissement » et « d’affronter le déficit » (estimé à 720 000 € en 2013). Comment ? Grâce à un Contrat de performance passé entre l’Hôtel-dieu et l’ARS début 2014, qui sera finalisé fin novembre.
« Pas d’avenir pour les hôpitaux isolés »
« Nous chiffrons chaque ligne, les économies et leur impact social », détaille le directeur, qui explique que des « efforts considérables vont être demandés ». Murmures dans la salle, les salariés ont l’impression d’en avoir fait beaucoup depuis la réorganisation de 2011. L’ARS s’engage à défendre bec et ongles le « périmètre de l’activité de la fondation », balayant au passage les rumeurs de perte de la maternité ou des urgences.
Dans ce même contrat de performance, l’ARS a également demandé formellement à la fondation de rechercher un partenaire privé. « Il n’y a pas d’avenir pour les hôpitaux isolés quel que soit le statut. C’est une nécessité pour attirer les professionnels et fournir une offre de qualité », assure M. Lannelongue, convaincu que la « concurrence entre les secteurs privés et publics est à la base de l’innovation ». Il refuse d’ailleurs d’associer « clinique privée et dépassement d’honoraires ».
« Pourrez-vous garantir à long terme le maintien des services non rentables comme la maternité si l’établissement passe en statut privé ? On remet ça dans deux ans ? », demande-t-on. « L’avenir n’est jamais écrit », a répondu l’orateur de l’ARS.
« On va nous rendre responsable maintenant », souffle un salarié. Au bout de deux heures d’une réunion tendue, le directeur a promis plus de réponses dans trois semaines. Avenir Santé a été cité à plusieurs reprises mais l’Hôtel-dieu a la main sur ce dossier. Pourvu qu’un partenaire privé soit trouvé avant fin 2015.
le 29/10/2014 à 18:26 | Marion Giouse