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Avenir Santé : Un petit groupe de santé bourguignon misant sur les pôles d’excellence (le jsl)
Pourquoi votre groupe est-il intéressé pour reprendre les activités de l’Hôtel-Dieu, malgré sa situation financière difficile ?
Il convient d’abord de préciser que ni Avenir Santé, ni aucun autre groupe, n’a pour l’instant émis d’offre de rachat. Rien n’est écrit et nous ne sommes absolument pas engagés.
Nous avons simplement été sollicités par la mairie et l’ARS (Agence régionale de santé) pour étudier la possibilité de reprise des activités. Il faut savoir que cet hôpital, aujourd’hui sous perfusion, perd entre 5 et 8 millions d’euros par an, soit environ 500 000 € par mois. Si cet aspect financier est extrêmement négatif, il y a aussi beaucoup de facteurs positifs. L’Hôtel-Dieu dispose de locaux extraordinaires et de vrais pôles d’excellence, comme la maternité et la diabétologie. On y va aussi parce qu’on est Bourguignon et qu’on veut l’être encore plus.
Quelles activités souhaiteriez-vous conserver et développer ?
Il faut voir comment la patientèle de Montceau et du Creusot peut venir se centrer sur Le Creusot. Il faut que Le Creusot devienne un hôpital chirurgical et que Montceau soit un hôpital médical. Il faudra un plateau technique et un seul service d’urgences sur Montceau-Le Creusot, car c’est le contribuable qui paie. Les activités d’Harfleur devront être rapatriées sur Foch.
Avenir Santé cherche à développer d’autres pôles d’excellence dans les domaines de l’ophtalmologie, de l’orthopédie, de la stomatologie ou de l’ORL (otorhinolaryngologie), peu présentes sur le secteur. Nous souhaitons aussi ramener l’activité gastro-entérologie, actuellement présente à Montceau.
En cas de reprise des activités, rachèteriez-vous les murs, acquis par la Ville du Creusot pour 10 millions d’euros ?
La Ville du Creusot est en effet ouverte sur la possibilité de rachat sur dix ans.
Un plan social est-il inéluctable, et dans quelle mesure ?
Il faudra faire des économies à tous niveaux. Un plan social sera donc nécessaire, mais limité en fonction de l’activité, sur la base de chiffres clairs et précis. Mais un plan social est toujours un traumatisme. Lorsque nous avons racheté la clinique Drevon de Dijon, nous avons appliqué le licenciement sur 28 personnes que nous avons toutes réintégrées six mois plus tard.
Quelles sont les difficultés dans ce dossier ?
L’Hôtel-Dieu est une structure associative qui fait l’objet d’une rémunération publique. L’étude vise à voir comment on peut y intégrer une rémunération de type privée, ce qui n’est pas si simple. Il faudra un vrai consensus au sein de la communauté médicale, même si le message semble bien passer. Nous émettrons un certain nombre de prérequis avant d’accepter une reprise, car notre petit groupe marche bien et il ne s’agit pas de le mettre en danger pour un puits sans fond. Si on reprend Le Creusot, ce sera sans les dettes.
Dirigé depuis 2010 par Pierre Kissel, ancien pharmacien, le groupe bourguignon Avenir Santé est actuellement propriétaire de quatre cliniques, à Sens, Mâcon, Lons-le-Saunier et Dijon (ancienne clinique Drevon rachetée en septembre 2013). Il affiche aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de 50 millions d’euros.