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Reprise HOTEL DIEU Le Creusot : ce qu'en pensent les salariés (Le Jsl)
Le repreneur de l’hôpital sera connu dans une semaine. Ses médecins déplorent un choix financier et politique, mais en aucun cas médical. ACTUALISE
"On nous laisse le choix entre la peste et le choléra." Le comble pour un hôpital. c'est pourtant l'expression utilisé par plusieurs médecins, pour évoquer les deux repreneurs potentiels que sont SOS et DocteGestio.
Parmi les salariés de l'Hôtel-Dieu, ils sont probablement les plus remontés. "On a laissé la gestion de l'hôpital des maires qui n'ont aucune notion médicale. Ils en fait leur joujou", s'insurge un médecin qui préfère rester anonyme. Il poursuit :" Un hôpital ne peut fonctionner qu'avec un véritable projet médical. Mais aucun des deux groupes n'en a un. Ils ne nous ont même pas consulter."
Un constat partagé par Arnaud Vermeere, responsable du pôle urgences de l'Hôtel-Dieu. Nous ne pouvons pas nous prononcer sur les offres, car il ne s'agit pour l'instant que des business. Plan financier contre plan financier. On vendrait des boulons, ce serait pareil.
Des médecins prêts à partir.
Dans son service, un tiers des postes pourraient être supprimés. " Va-t-on maintenir le Smur ? Va-t-on améliorer l'accueil ? Qui garde ton dans le service ? Aucune réponse pratique ne nous a été fourni par les candidats. Ils veulent racheter d'abord, et discuter ensuite. Quel gâchis et quel temps perdu." Pourtant l'urgentiste se dit prêt à travailler avec un repreneur, quel qu'il soit. Mais vite. "Qu'on ait un nom, et qu'on avance !" Beaucoup de praticiens sont du même avis. Certains menacent de partir, si leurs nouvelles conditions de travail ne les satisfont pas.
Des salariés usés par le combat pour sauvegarder leur emploi
« Quand on pense que les effectifs sont déjà tendus, on ne voit vraiment pas comment on pourrait fonctionner avec moins de postes », témoignait un salarié début octobre. L'hôpital n'était pas encore en liquidation judiciaire, et les membres du syndicat Force ouvrière santé (syndicat majoritaire) manifestaient en bloquant les véhicules du rond-point Jeanne Rose de Monchanin.
Certains craquent.
Depuis, le moral reste bas, mais des petites victoires ont été obtenues. Le groupe SOS, repreneur pressenti, parlait de 114 postes supprimés sur 647 dans sa première offre. Ils sont passés à 76 car on ne les a pas lâchés " annonce Murat Berberoglu, représentant personnel et membre de FO santé. Quand nous avons commencé a négocier. SOS était seul en lice. Malgré cette situation de monopole, nous avons grignoté les postes à chaque réunion. Beaucoup nous ont critiqué, par crainte que SOS décide de se retirer. "Le pari était risqué, mais aujourd'hui les résultats en termes d'emplois sauvegardés sont là." Et avec l'arrivée de DocteGestio, nous avons réussi à gagner encore quelques postes d'infirmières, précise le responsable syndical. Il est passé dans chaque service pour assurer les salariés à bout de nerfs, et leur donner des explications." Certains craquent, se met à pleurer devant moi. C'est dur moralement. "