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Fonction publique : les premiers résultats traduisent une poussée réformiste
PARIS - Les premiers résultats des élections professionnelles dans la Fonction publique d'Etat, rendus publics vendredi, traduisent une poussée des organisations réformistes selon les experts, qui pointent notamment la progression de FO et de l'Unsa et une érosion de la CGT.
Au lendemain du scrutin pour lequel environ deux millions d'agents de l'Etat étaient appelés à élire leurs représentants dans des instances équivalentes aux comités d'entreprise du privé, le ministre de la Fonction publique, François Sauvadet a dévoilé des résultats provisoires.
Selon ces résultats, la FSU reste en tête avec 18%, devant FO qui recueille 16,5% des voix. Avant le scrutin, les deux organisations en totalisaient respectivement 20,6% et 15,4% .
Les résultats définitifs seront publiés lundi, car 55.000 bulletins restent à dépouiller à Bercy et 10.000 à l'Ecologie. La représentativité globale ne sera toutefois mesurée qu'après le 22 novembre, car les agents de la Justice (75.000 inscrits) voteront à cette date, suite à des couacs dans la préparation.
"FO progresse partout!", a d'ores et déjà noté le syndicat de Jean-Claude Mailly dans un communiqué, tandis que Bernadette Groison (FSU) relevait que "les résultats sont bons", l'organisation confortant sa première place à l'Education.
La CFDT et l'Unsa, suivent au coude à coude, avec respectivement 14,5% et 14,4% des voix, devant la CGT (13,9%).
Solidaires, fort de 7,5% des voix, estime pouvoir "maintenir voir améliorer sa représentativité", tandis que la CGC (5,5%) et la CFTC (3,9%) ferment la marche.
En présentant ces résultats, M. Sauvadet a indiqué que le taux de participation sur l'ensemble des scrutins était de 51,2%, un chiffre affecté par le mauvais score à l'Education (40,4%).
En dehors de ce taux "pas prodigieux", Guy Groux, chercheur à Sciences-Po, constate que les "syndicats qui ne sont pas forcément favorisés dans le privé, comme la FSU, l'Unsa ou FO, tirent totalement leur épingle du jeu", pointant notamment une "forte progression de l'Unsa".
Bernard Brière, de l'Institut de Recherches économiques et sociales (Ires), relève pour sa part une "montée du pôle réformiste" (Unsa, CFDT et FO) et émet une hypothèse: "un appel à la négociation".
Selon Bernard Vivier, de l'Institut supérieur du travail, "la bonne surprise est pour FO, tandis que la CGT s'érode un peu".
Pour les syndicats, qui défendent leur droit à négocier mais aussi leurs moyens, l'enjeu de ce scrutin est crucial car les règles de représentativité ont changé avec la loi du 5 juillet 2010 sur la rénovation du dialogue social.
Pour rester représentatives, les organisations doivent obtenir des sièges dans les différentes instances, et en particulier dans les Comités techniques (CT), qui deviennent l'espace central de négociation et où seules les organisations ayant des élus pourront signer des accords. Cela les oblige à franchir des seuils s'échelonnant entre 3% et 7,5% (contre 10% dans le privé).
Au vu des premiers résultats, M. Vivier, estime que la CFTC passe "assurément à la trappe", tandis qu'il faut vérifier pour la CGC. M. Brière relève que "les petits syndicats ont un peu progressé, mais n'ont pas atteint ce qu'il faut pour être représentatif".
Vincent Hacquin, responsable CGC, a toutefois assuré à l'AFP que l'organisation restait représentative, soulignant que "personne ne disparaît pour l'instant".
Les résultats pour la Fonction publique hospitalière où un million d'agents étaient également appelés à voter jeudi, devraient être communiqués en début de semaine prochaine.